24 jours : l'intouchable

Publié le par chez-chloe.over-blog.com

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Il y a quelques jours sortait au cinéma  24 jours , sorte de film (probablement plus proche du documentaire romancé) sur l’affaire Ilan Halimi, jeune homme juif kidnappé à Paris en 2006, puis séquestré et mort après avoir été brûlé vif (mais mort dans l'ambulance vers l'hôpital). Bref une sale histoire, totalement horrible et impensable. Cependant après avoir vu le film, je me pose la question : Une histoire terrible suffit-elle à faire un film ? Réponse bien évidemment : non. Et là est bien le problème. Alexandre Arcady avait réalisé il y a peu de temps  Ce que le jour doit à la nuit , que j’avais trouvé absolument superbe, tant par ces jeunes acteurs brillants que l’image du film parfaitement traitée. Avec 24 jours , j’ai eu l’impression de voir un épisode de cette série française (de la loose) « RIS police scientifique », les acteurs n’étaient pas bons, parfois totalement ridicules (notamment Alka qui à la base est chanteuse, pas actrice…), et même Sylvie Testud n’est pas spécialement étincelante comme elle sait l’être habituellement, et Zabou Breitman s’en sort comme elle peut mais il vaudrait mieux pour elle qu’on oublie vite ce navet.

Pourquoi aucun magazine ou critique ciné n’a dit la vérité sur ce film ? Pourquoi personne n’a écrit que c’était tout simplement naze comme ça peut très souvent arriver pour un film sans qu’on remette en question ni les acteurs dans leur carrière, ni le fond de l’histoire si terrible soit-il, ni le réalisateur dans sa totalité, le faux pas, ça peut arriver à tout le monde. Mais là, les critiques sont certes partagées et concluent toutes sur le côté dramatique de cet enlèvement qui a réellement eu lieu. Si ce genre de film ne s’arrête pas, je pense que la figure de la communauté juive martyre n’est pas prête de s’arrêter. Dans le film Pascal Elbé qui joue le père du jeune Ilan Halimi se voit dire « vous vous trompez, on n’a pas d’argent » : et retour sur le blabla « tous les juifs sont pétés de thunes » (pour parler correctement), alors certes ce n’est pas vrai, c’est comme tous les clichés, mais plus on en parle, plus ça revient sur le tapis et plus les gens se posent des questions. Ce n’est pas en réutilisant les clichés sans cesse qu’on les effacent. Finalement seuls Jacques Gamblin et son bras droit au quai des Orfèvres tiennent un rôle sérieux et assez travaillé, le reste c’est du cliché du cliché et du cliché en passant de la mère juive qui dit « mange, allez mange », qui se conduit comme une mère totalement oppressante, aux sœurs qui ne savent faire que les pleureuses (au bout d’1h50 de film ça commence à faire beaucoup).

Le problème c’est probablement aussi qu’on ne rentre dans AUCUN personnage, on ne fait que survoler l’histoire, on n’entre dans le cerveau d’aucun personnage, on n’a aucune vision omnisciente et c’est terriblement gênant puisque ça enlève toute forme d’émotion, impossible de se laisser aller au film, il y a toujours quelque chose qui cloche. Il fallait soit nous faire réellement entrer dans la famille d’Ilan Halimi, nous faire vivre à côté d’eux et pas devant eux, soit infiltrer le gang des Barbares, ce qui aurait pu être terriblement passionnant et glauque à la fois. Mais là rien, on est renvoyé à notre place de spectateur qui doit juste trouver ça triste et horrible. On lit sur certains sites que le film ne marche pas à cause des gros films (Spider Man notamment) à l’affiche en même temps : Non mais qui écrit ce genre de connerie ?! Le public visé n’est absolument pas le même, 24 jours n’était pas voué à ramasser du monde, certes un peu plus que les chiffres actuels, mais quand un film est mauvais il faut se rendre à l’évidence et arrêter de chercher des excuses.

 

Alors voilà, on ne doit pas dire de mal de ce film parce que sinon on est antisémite (sur ce je vous laisse sur ce genre de phrase débile que l’on peut lire dans les commentaires d’articles à propos du film). 

Publié dans Cinéma

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